06/11/2010
ICC 2010 : Virtualité Immersive et cartographie de l'information
J'aurai le plaisir d'intervenir los d'une plénière d'ICC 2010 dédiée au interfaces 3D. Je reprends ci dessous le billet de l'excellent blog Abondance qui présente cette conférence :
"L'Association "Promouvoir La Réalité Virtuelle" organise une conférence le mardi 9 novembre (12h-13h) au salon ICC2010 (CNIT La Défense) sur l'utilisation des nouvelles interfaces 3D pour la recherche d'informations en particulier.
A ce sujet, Laurent Baleydier (ex-KartOO), explique pourquoi la réalité virtuelle et les moteurs de recherches sont de plus en plus liés : "Quelques mois après le rachat d'Exalead par Dassault Systems, il sera intéressant de voir ce qu'imagine David Nahon, responsable de toutes les applications immersives : les fameux cubes qui permettent d'être entouré d'écrans en relief. Il nous parlera de ces nouvelles interfaces totalement intuitives - dans lesquelles il suffit de pointer du doigt les objets et de se déplacer dans les images de synthèse comme on le ferait dans le monde réel - pour naviguer dans des univers informationnels. A la suite de son exposé, nous avons une intervention de Claude Aschenbrenner (Serialmapper), qui a contrario nous montrera certaines limites des représentations de l'information en 3D. Le débat qui suivra sera sans doute intéressant car les deux intervenants viennent de deux univers différents : la réalité vituelle pour l'un et la visualisation d'informations pour l'autre."
Au delà du billet publié sur Abondance voici quleques informations complémentaires sur mon exposé :
Quitter le monde de la représentation plane est tout sauf évident sur le plan cognitif. Un bilan complet de l'utilisation de la 3D dans le domaine de la veille montrerait que bien des espoirs ont été déçus.
Au delà de l'aspect fascinant des nouvelles techniques d’explorations nous nous interrogerons sur les rapports qu’entretiennent ces nouveaux univers avec la cartographie de l'information. En rappelant le processus dynamique de création d’une carte nous revisiterons ces nouvelles interfaces à l’aune de quelques uns des acquis de la visualisation de l’information.
L’objectif ici n’étant bien évidemment pas d’épuiser le sujet mais de lancer le débat au sein de la profession des veilleurs et des managers de la connaissance de façon à mieux apprécier si nous sommes à l'aube d'un véritable renouvellement.
PS : un grand merci à Laurent , pionnier français de la cartographie de l'information, pour son invitation.
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17/10/2010
Benoît Mandelbrot
Philippe Rivière vient de consacrer un billet sur le blog du Monde Diplomatique consacré à la disparition du génie franco-américian Benoît Mandelbrot. Il précise :
"Le grand mathématicien Benoît Mandelbrot vient de mourir, à l’âge de 85 ans. Reconnu très tard pour son travail sur ce qu’on appelle couramment la théorie du chaos, il avait notamment inventé et étudié la géométrie des fractales — ensembles de points aux propriétés fascinantes, qui se trouvent désormais partout, aussi bien dans les sciences naturelles (de l’étude du climat à la biologie) que dans la production informatique d’effets spéciaux pour le cinéma."
(...)
Philippe Rivière cite l'un des ouvrages Une approche fractale des marchés : risquer, perdre et gagner, (2009) où il déclare :
« Une société bien gérée consacre une partie de son budget de recherche et développement à la recherche fondamentale dans les domaines scientifiques qui sous-tendent son cœur de métier. Comprendre le marché n’est-il pas au moins aussi important pour l’économie que comprendre la physique du solide pour IBM ? Si l’on peut cartographier le génome humain, pourquoi ne pas cartographier les voies par lesquelles un homme peut perdre ses moyens de subsistance ? »
Alors, au boulot ? ;-°))
source : la mort d'un mathématicien de génie Benoît Mandelbrot change de dimension
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12/10/2010
De la puissance du crayon
Vous connaissez certainement Clive Thompson le "technology editor" (entre autres ..) du magazine US Wired.
Son édito de ce mois çi est consacré à la puissance de la visualisation pour penser. Notre auteur s'est surpris lors de son dernier achat d'ordinateur à griffonner sur un papier ses critères de choix en s'inventant au passage quelques icônes pour symboliser chacun des modéles pressentis afin d'y voir plus clair. Il a utilsé pour ce faire les Crayolas de son fils. Et vous savez quoi ? Ca a fonctionne il a bien acheté le modéle qui lui convient !
De son propre aveu il a utilisé de qu'il appelle, dans la lignée de Dan Roam et de son ouvrage "convaincre en 2 coups de crayons" , le "visual thinking" défini comme l'utilisation du dessin pour résoudre les problémes (ma traduction).
Dans l'article il rappelle l'impact de l'animation proposée par le même Dan Roam pour illustrer la réforme du systéme de santé proposé par Barak Obama (cf mon billet)
Clive Thompson cite également David Sibbet (le fondateur de Groove) "
"If you want everyone to have the same mental model of a problem, the fastest way to do it is with a picture"
Bref on a (re)découvert l'arme ultime sur le plan cognitif : le crayon (ici un pinceau) !
Il conclut son article par : "the computer got us this far, The crayon might get us even further" ce que je me suis empresser d'illustrer :
Il va falloir prévenir les geeks que l'avenir est plus dans la trousse de leur bambin que dans l'IPAD ;-°))
PS : Pour ceux et celles (très) fachés avec les maths je rappelle que 5<10<15
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03/10/2010
L'inconscient graphique chez FT / Orange
Envoyé Spécial vient de consacrer un reportage sur "Que s’est-il passé à France Telecom ?". On m'a raporté (1) que dans ce reportage, qui a frappé ceux qui l'ont vu. la fameuse courbe d'Orga Consultants était citée.
Il se trouve que il y a 1 an quasiment jour pour jour j'ai consacré un billet à ce sujet que j'avais intitulé "la corde du pendu".
Vous pouvez vous y reporter pour trouver les originaux (y compris le power point de support) et les commentaires que mon billet a provoqués.
(1) je regarde très peu la télévision même les émissions a priori intéressante. Il faut bien trouver le temps pour alimenter ce blog ;-°))
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Biblio : le premier mot
Vassilis Alexakis , écrivain gréco-français, vient de publier « le premier mot ». Membre de l'Oulipo il fut longtemps l'un des pilliers de l'émission "des Papous dans la Tête sur france Culture.
C'est un très beau roman, un peu sombre, dont le titre résume bien la quête. Il faut prendre le temps de bien savourer l'ouvrage pour découvrir un final en apothéose.
Vous connaissez mon tropisme de lecture. Même s'il s'agit d'un ouvrage dédié aux mots j'ai trouvé de quoi alimenter mon réservoir de citation cartographique dans la litétrature contemporaine. J'aime particliérement la phrase ci dessous bien dans la lignée de l'Oulipo :
"Il s’était donné pour objectif de connaître toutes les îles et il les visitait dans l’ordre alphabétique, deux ou trois par été. Ce système l’obligeait à effectuer des trajets compliqués, de se rendre de Céphalonie en Crète et de Lemnos à Macronissos, il soutenait cependant qu’il était préférable à tout autre.
- L’ordre alphabétique remodèle la carte, Il offre à des lieux qui n’étaient pas destinés à se rencontrer la possibilité de faire connaissance, il i constitue le point de départ de dialogues inattendus, disait-il. Je suis la logique farfelue des dictionnaires, qui placent les uns à des autres des termes sans le moindre rapport entre eux." (page 17)
Un peu plus tôt en tant que bi-national il remet à sa place un certain "débat" sur l'identité nationale puisque la purété de la nation (et de ses mots) n'a pas de sens :
"Tu veux dire que tous les noms que nous lisons sur la carte sont étrangers ? lui avais-je demandé, quelque peu anxieuse. – Pas tous ! Argos, par exemple, est un mot grec qui signifie « plaine ». Mais le nom d’Athènes nous est incompréhensible tout comme celui de la déesse Athéna… La moitié des habitants de l’Olympe portaient des noms énigmatiques (…)
- Aucun peuple ne peut légitimement tirer vanité de sa langue car aucune n’est la création d’un seul peuple, avait-il ajouté. Le français se souvient d’une centaine de langues. Il connaît une foule de mots germaniques et italiens, beaucoup d’arabes et un nombre incalculable de termes latins et grecs." (page 12 et 13).
Pour terminer le titre de cet ouvrage conduit inévitablement à s'interroger sur le première carte ... Elle précéde fort probablement la premier mot pour au moins 2 raisons :
* l'homme est un animal cinétique, le bébé s'exprime par geste avant de pouvoir parler : sa sémantique est alors essentiellement spatiale.
* "la carte permet de dépasser l'horizon" et il y a fort lontemps que nos ancétres se sont répandus sur la surface du globe.
22:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
30/09/2010
L'arbre, le corail et le livre
Ce soir j'ai la partie facile Hubert Guillaud a fait l'essentiel du travail en publiant son billet sur "de l'évolution de l'art de raconter des histoires" lui même synthése francophone d'un billet du nouveau blog "Darwin's library note on the evolution of books"
L'histoire du "story telling" est retracé grâce à cet arbre généalogique, sous titré l'abondance grace à l'évolution :
“En arrivant sur ces rivages (ceux du storytelling), le livre rencontre d’autres espèces, et non lié par des contraintes biologiques, s’y accouple. On assiste à d’étranges accouplements interespèces : les livres se combinent avec la vidéo, l’audio, les logiciels ; des orgies de livres et de réseaux sociaux se font jour. La descendance de ces unions sera nombreuse et variée. Certaines seront maladroites et disgracieuses au premier abord, d’autres brillantes et révolutionnaires. Certaines périront rapidement, tandis que d’autres prospèreront en trouvant des caractéristiques de succès pour les générations futures”. (traduction Hubert Guillaud)
Je ne voudrais pas critiquer mais l'explication parait un peu laborieuse.
On sait maintenant que l'arbre pont aux ânes des darwinistes de tout poils n'est en fait qu'une métaphore contingente. Darwin avait prévu d'utiliser la métaphore du corail pour illustrer sa théorie de l'évolution (voir mon billet sur l'ouvrage "les coraux de darwin" de Horst Bredekamp). La banale nécessité de couper l'herbe sous le pied de la concurrence redoutée d'Afred Wallace l'en a empeché.
Revenons à notre darwinien amateur de livre. Si il redessine son arbre sous forme d'un buisson de corail sa métaphore devient alors beaucoup plus cohérente avec son story telling Saviez-vous que chez les coraux les branches et les ramifications peuvent toujours produire de nouvelles unions même après leur division... c'est d'ailleurs ce que le dessin montre !
22:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
29/09/2010
géométrie préhistorique
La préhistoire ne se réduit pas à AO (1)... Genevieve von Petzinger, basé au Canada même un travail scientifique sur les signes géométriques tels qu'ils apparaissent sur les peintures rupestres
elle s'attaque à forte partie à en croire Peter Robinson :
"Are the geometric signs a scripture that can eventually be deciphered? More research must be carried out before we answer this. At the moment, our understanding of geometric signs is that they do not have the characteristics of 'writing', which entails not only ideograms or pictograms (whose diverse meanings are entirely cultural). Moreover, they do not have a syntax. If there are not the systematic repetitions to be found in a well ordered syntax, we will never be able to guess at the precise meaning of the ideograms or even less at their organization within a panel."
Genevieve von Petzinger ne se laisse cependant pas décourager. Elle propose notamment ce planisphére interactif. Vous aprendrez ainsi que le "diese" est réparti dans 17 % des sites étudiés, à toutes les époques et sur tous les continents.
sa recherche faite durant son MA suggère déjà 2 résultats :
"The first was the early age at which we already see 70% of the signs being used. (...) it suggests that the origin of this behaviour (symbolic behaviour) could have been earlier, possibly even before our distant ancestors left Africa and prior to when the "creative explosion" is often thought to have taken place.
Secondly, over time and space there was a high degree of repetition of this limited number of shapes, with some being replicated throughout the 20,000 year time span of my study. This continuity arguably removes any previous speculation that these signs were random doodles, (...)."
Elle continue son entreprise en s'engageant dans un PHD. Ce faisant elle s engage dans un chemin similaire à celui de Carlo Severi (voir mon billet ici) qui lui aussi a modifié considérablement notre vision de la complexité des sociétés des peuples premiers en s'intéressant à la vision pour penser.
(1) "subtile" allusion à la géométrie ;-°))
22:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
16/09/2010
Détonnant
Vous savez qu'en matière de cartographie de l'information rien ne vaut une bonne métaphore. On constate cependant que l'on retrouve souvent les mêmes métaphores. Or les métaphores ça s'use !
Je suis donc ravi de saluer le travail de Jérémy Lavarenne étudiant en biologie pour illustrer de façon très originale la métaphore "tectonique du web" au sein de l’ouvrage collectif « ldentité numérique – Enjeux et perspectives ».
Je lui laisse la parole :
En fonction du contenu généré par l’utilisateur et de la plateforme de publication utilisée, une information peut, tout d’abord de manière progressive, émerger des tréfonds du web pour atteindre une certaine visibilité initiale (1 REMONTEE DE L’INFO).
Deux mécanismes sont alors à distinguer:
- Pour un contenu caractérisé de « viral », la transmission de l’information sera accélérée et sa visibilité très augmentée (effet « POINT CHAUD » (2)). Sur un laps de temps court, un point critique est atteint: l’information monte brusquement vers la sphère grand public, terrain de bataille des media traditionnels qui se chargeront d’une diffusion à très grande échelle (éruption explosive de l’information). On parle d’un buzz (3 VOLCAN BUZZIFERE).
- Pour tout autre contenu, la vitesse de transmission de l’information sera moindre, et la visibilité incidemment variable. De cette façon, la plupart des informations n’atteignent pas la sphère grand public et retombent alors selon un modèle de cellule de convection. Un faible nombre d’entre elles atteint néanmoins I’interface, où elles se fixent et restent exposées pour un laps de temps variable à l’auditoire fondamental de la sphère grand public (4 DORSALE INFOSPHERIQUE) avant de replonger en visibilité.
Lors de cette plongée, certaines informations pourront être considérées comme assimilées par la sphère grand public (5 PRISME D’ACCRETION) et resteront ainsi de manière prolongée à I’interface, alors que d’autres pourront générer des points chauds de feedback menant à de nouvelles éruptions d’information, généralement moindres que celles observées lors de remontées primaire (6 STRATOVOLCAN BUZZIFERE).
22:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
10/09/2010
Bibilo : la carte et le territoire
Avec un titre pareil vous vous doutez bien que le Serial Mapper allait consacrer un billet à la dernière production de Michel Houellebeck :
Le titre n'est pas trop mensonger puisqu'il est effectivement question de carte et de territoire ... mais de façon assez convenue :
"L’entrée de la salle était barrée par un grand panneau, laissant sur le côté des passages de deux mètres, où Jed avait affiché côte à côte une photo satellite prise aux alentours du ballon de Guebwiller et l’agrandissement d’une carte Michelin « Départements» de la même zone. Le contraste était frappant : alors que la photo satellite ne laissait apparaître qu’une soupe de verts plus ou moins uniformes parsemée de vagues taches bleues, la carte développait un fascinant lacis de départementales, de routes pittoresques, de points de vue, de forêts, de lacs et de cols. Au-dessus des deux agrandissements, en capitales noires, figurait le titre de l’exposition : « LA CARTE EST PLUS INTéRESSANTE QUE LE TERRITOIRE ». (page 82)
Pour le reste l'auteur a du métier (j'ai failli écrire de l'abatage) mais ce n'est que du Houellebecq. Les nombreux papiers élogieux de la presse française me paraissent tout à fait disproportionnés. Bref sans doute un futur Goncourt mais qui sera bien vite oublié.
PS : Michel Houellebeck a mis pas mal d'eau dans son vin mais paradoxalement il en viendrait presque à marcher sur les plates bandes de Maurice G Dantec (véritablement obsédé par les cartes lui) avec des scénes de crimes hyper violentes et des effets tunnels sur d'obscurs penseurs.
22:03 Publié dans Bibliographie | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer
09/09/2010
carte de métro floue
PS Translation, cabinet de traduction anglais, a eu la bonne idée de faire sa pub grace à cette carte de métro censée représenter les langues les plus parlées dans le monde :
Seul (gros !) probléme le contenu me semble plus qu'approximatif. On a parfois l'impression de se trouver devant une traduction automatique à la Google ! Ainsi la France se retrouve en compagnie de Singapour à l'intersection des lignes français ... et bengali ! Bref sortez de cette carte messieurs Hortefeux et Besson on vous a reconnu ! Une version 2 me semble s'imposer.
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