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01/06/2010

Hommage à Jacques Bertin

La renaissance contemporaine de l'utilisation de la vision pour penser ne s'est effectuée que dans les dernières années du XX éme siècle. On peut donc vivre encore dans l'illusion d'une éternelle jeunesse où l'on s'encombre pas de carnet nécrologique.

Cependant un des principaux initiateur de cette renaissance, Jacques Bertin vient de mourir début mai à l'age (vénérable ! ) de 92 ans

bertin fichier carte page 4 bas .GIF

Comme le précise Bernard Lebelle dans son billet d'Impactvisuel "Son livre, la Sémiologie Graphique est un des piliers sur lesquels Edward Tufte, William S. Cleveland, Robert L.Harris et tant d’autres ont progressivement forgé le corpus de techniques et de méthodes qui permettent  de représenter visuellement l’information de manière pertinente."

Serge Bonin, qui a travaillé trente ans avec Jacques Bertin, raconte la genèse de la sémiologie graphique qui portera très vite un nom : la graphique.
«Les chercheurs, qui ajoutent (encore maintenant) des illustrations à leur texte au dernier moment, arrivaient au laboratoire avec leurs petits dessins ; nous étions chargés de les redessiner dans les délais les plus rapides, bien sûr. Par ailleurs, nous pouvions constater que peu de personnes regardaient ces dessins dans les publications, que très peu les comprenaient, parce qu’ils étaient difficiles à décrypter, sans information apparente ; ils étaient donc inutiles.

Nous avions alors deux solutions : soit recopier bêtement ce qui nous était apporté ; soit essayer d’analyser et de comprendre le contenu du dessin, puis reconstituer le tableau de données, réfléchir sur une construction qui permette de voir rapidement si une information intéressante apparaissait, et en fonction d’une réponse positive, reconstruire une image utile. (…) C’est à partir de l’analyse systématique de centaines d’images que Jacques Bertin a pu définir les variables visuelles et structurer les premières règles de construction de l'image graphique." (1)

Si vous voulez en savoir plus vous pouvez également consulter ces quelques pages extraites de mon mémoire de Master :

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N'oubliez pas également de lire le billet d'hommage que lui consacre Bernard Lebelle.

 

(1) désolé la page d'où ce texte est extrait n'est plus disponible

28/05/2010

Un(e) cartographe peut en cacher un(e) autreh

Il y a quelques jours j'étais de retour au pays des géomaticiens pour la deuxième édition du colloque de la lettre des SIG.

Objectif pour cette année : initiation à la carte heuristique dans le cadre d'une Master Class de 2 heures ! Heureusement mon compère Prosper Carlis avait en magasin un module de ce type et ce fut vraiment un plaisr pour moi de co-animer cette formation.

Je laisse la parole à Prosper pour un premier retour sur cette expérience :

" les compétences du public des cartographes de la géographie se révèlent comparables à celles d’un public de créatifs professionnels. Une fois comprises les règles de la carte heuristique, le public se lance sans frein et avec enthousiasme.

A l’occasion des rencontres SIG, les participants à notre atelier de carto de l’info ont fait preuve de pertinence par rapport à la moyenne des stagiaires que je peux rencontrer. Ils intègrent rapidement les règles de la carte heuristique.

En deux heures, dés la première carte, la moitié du groupe est capable d’insérer d’emblée des images, des icônes, des dessins dans la carte, ce qui est difficile lors d’une initiation. Tous utilisent facilement la couleur. Ils savent la manipuler et la répartir au mieux dans la carte. Pour nous formateurs, c’est un public idéal…"

La preuve en image (d'autres images ici) :

MM-Cunty-small.jpg

... et par le biais du témoignage  de S.P l'une des stagiaires :

"Aujourd’hui la communication règne en maître et on se rend compte que le SIG n’est souvent que technique. Produire des données c’est bien, les valoriser, les mettre en scène, les rendre accessible c’est mieux !

On a donc besoin d’un nouveau profil : le cartographe-infographiste ! C’est ce que je suis devenue, bien que déplorant le clivage que le monde de la géomatique opère entre le géomaticien et le cartographe).

Pour moi, le « néo-cartographe » est un géomaticien, qui maîtrise les outils et les données, mais aussi un communicant qui sait mettre en scène les données et les rendre accessible.

Cette session m’a décomplexée face aux géomaticiens qui se disent « purs et durs » et qui cantonnent les cartographes à un vague rôle d’illustrateur.

J’ai réalisé que je n’avais pas à complexer face aux géomaticiens qui développent des applications, après tout c’est leur domaine, et surtout ce n’est pas le mien !

En sortant de la master class j’étais fière de faire de la communication, et surtout j’avais déjà en tête ma prochaine carte heuristique… ou comment résumer en une page un projet politique de territoire sur lequel nous travaillons depuis 3 ans !"

 

Une bien belle expérience donc ! Propser et moi nous sommes volontaire pour recommencer l'expérience l'année prochaine ;-°))

PS : restez à l'écoute dans un prochain billet je mettrai en ligne le Power Point que j'ai utilisé pour cette session : images étonnantes en vue !

26/05/2010

7 juin journée EFH Mapping-Experts

Merci de trouver ci dessous un communiqué de l' École Française de l'Heuristique :

0 acom.png

 

Les Retrouvailles Mapping-Experts
2ème édition

Le 7 juin 2010

Assistez aux conférences et profitez des ateliers
pour échanger vos pratiques de la carte avec d'autres praticiens,
au travers d'une journée riche en mise en relation...

C'est une occasion unique pour rencontrer ou retrouver des praticiens de la carte,

de découvrir l'outil, ou encore de se familiariser avec son utilisation...

Experts ou néophytes, cette journée est ouverte à tous...

Inscrivez-vous sans tarder car le nombre de places est limité !

21/05/2010

Big Facebook is watching you !

Le respect de la vie privée par Facebook est devenue la tarte à la crème du Web ces derniers mois.

Nous avons tous lu plusieurs articles ou billets sur le sujet. Nous sommes donc convaincus que Facebook exagère. Mais qu'elle est l'ampleur des dégâts ?

Matt McKeon développeur au  Visual Communication Lab (IBM) vient à notre secours avec  cette mis en scène impressionnante par son évidence. Voici la situation de départ pour les options par défaut au démarrage de Facebook en 2005 :

0 aafb2005.png

et voici où vous en êtes en avril 2010 si vous ne prenez pas la précaution de changer les options par défaut :

0 aafb2010.png

 

En détournant la "vielle" métaphore du radar et en prenant une série d'instantanés ( au nombre de 6 dans ce cas) lors des changements significatifs on donne enfin à voir simplement l'ampleur de la dérive.
Comme souvent  lorsque la mise en scène est d'excellente qualité le dispositif est accompagné d'un billet circonstancié où les informations de bases qui ont servis à la mise en scène sont publiés avec un appel à commentaire.

 

En comparaison l'approche du New york Times beaucoup plus "inforgraphique" qui compare en autre le nombre de mot contenu dans les clauses de confidentialité Facebook avec celui de la constitution américaine (?) me parait beaucoup moins pertinente


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et vous qu'en pensez vous ?

 

 

 

19/05/2010

Marge Simpson a-t-elle avalé un euro de travers

Marge Simpson a vraiment l'air d'avoir avalé un euro de travers sur ce détournement de Google Map

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mais attention si Marge éternue la Grande Bretagne pourrait bien s'enrhumer...

 

PS : il y a des explications complémentaires sur Strange Maps mais cette carte me semble suffisamment explicite pour des lecteurs français ;-°)

04/05/2010

La cartographie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires

Certains billets s'écrivent tous seuls. Il suffit de laisser faire l'actualité !

Vous savez bien que la Grèce et les volcans islandais ne sont pas les seuls points chauds du monde. L' Afghanistan figure également en bonne place et constitue une vraie épine dans le pied pour l'occident (et pas seulement pour les américains).

Le web vient de s'enflammer à propos d'un article du New York Times  intitulé : “Nous avons trouvé l’ennemi. Et c’est PowerPoint”.

On y retrouve les arguments classiques (haro sur les bullets points ...) depuis la publication à charge de l'ouvrage Cognitive Style of Power Point (2006) par Edward Tufte. On pourra cependant y faire une provision d' horror stories liées à l'utilisation de Power point par les militaires américains dans le cadre de la campagne en cours en Afghanistan.

Bizarrement Elisabeth Bumillrer illustre son article par la mise en scène suivante :

0 afghan.png

Cette carte réalisé par le PA Consulting Group (et pas seulement par des militaires) est supposé faire la synthèse de l'approche COIN (Counterinsurgency Strategy). Évidemment on n'est plus du tout dans le monde Power Point (l'article le reconnaît d'ailleurs) mais devant un très mauvais exemple de carte éditoriale. L'effet spaghetti saute aux yeux et la projection de ce document a été accueilli par un éclat de rire général.

Il est évidemment tentant d'en déduire l'échec inéluctable de l'intervention US en Afghanistan. Il est hors de propos de statuer sur cette assertion dans le cadre de ce blog mais en tout état de cause cette carte a un gros un souci de "framing" comme disent les américians. Le soucis de tenir compte (enfin !) des interactions et de la complexité du monde a abouti à un gigantesque plat de spaghetti. Faute d'une anlyse et d'une méthodologie suffisante le "plat de lasagne" sous jacent n'a pas pu émerger.

 

D'autres étudiants en Sciences Politique à Postdam se sont confrontés au problème de manière beaucoup plus pertinente et élégante. Cela commence avec un peu de pragmatisme

"Please notice that or goal was never to display the full consequences in every detail because in such a complex process and especially when you try to make future predictions this is never possible. But we do give an overview about the main problematics and its complexity."

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L'exercice me semble très réussis grâce à l'utilisation très originale et pourtant assez évidente du concept de gare de triage

 

0 agare triage.png

 

En matière de cartographie de l'information une petite équipe créative peut être plus pertinente qu'un régiment de consultant  grassement payé !

Je laisserai (provisoirement ;-°))  le mot de la fin à Xavier de la Porte dont la chronique hebdomadaire qu'il tient dans son l'émission Place de la Toile (France Culture) est maintenant reproduite dans internet Actu :

"Une pensée PowerPoint n’est sans doute pas ce à quoi on puisse rêver de mieux. Mais on peut se poser la question avec d’autres formes de pensée qui sont actuellement produites par les réseaux. Et à la cartographie en particulier. Le Web permet de cartographier : cartographier les avions en train de voler, cartographier les flux, cartographier les controverses, cartographier les concepts. Tout le monde cartographie tout. C’est beau, c’est assez exaltant. Mais il serait intéressant de réfléchir à ce que produit une pensée qui spatialise à ce point." (1)

Comme dirait mes collègues belges : il y a une sacrée pierre à casser là ! Au boulot !

 

(1) c'est moi qui souligne


26/04/2010

Cartographiez votre cerveau

Certains savent se poser les bonnes questions ; pourquoi utiliser un IRM quand un crayon et une feuille de papier suffisent (1)?

Le site Draw Your Mind a donc été crée par le groupe de créativité The Research Club. Il est intéressant de voir comment les participants on fait face à la contrainte créative "dessine moi ton cerveau". J'en ai extrait pour vous les 2 cartes suivantes :

abrain.png

 

"While drawing my brain I added a layer of drawing connections between three focal points (from memory) of what I think my thoughts and pursuits connect to. I think this idea would be a neat way to self reflect and chart the trends of ones own mind. Perhaps one would see the ideas as they gestate leading one to make life changing decisions, etc..."

PS : l'auteur a réalisé 3 versions de cette carte (cf icônes juste au dessus de l'image) pour mapper les informations de façon régulière

 

abrain2.png

 

Si vous suivez ce blog régulièrement vous avez devinez que j'ai craqué devant cette cosmologie beaucoup plus conceptuelle et élégante. tous ces concepts sont commentés par l'auteur dans ce billet.

 

(1) à condition de raisonner sur un cerveau non nedomagé évidemment

21/04/2010

Roman initiatique et cartographique

Si vous traînez comme moi dans les librairies de France et de Navarre vous avez certainement remarqué cet ouvrage :

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C'est l'histoire du périple à travers les Etats Unis d'un enfant pas comme les autres. Il faut dire que sa mère "était le genre de mère à vouloir vous appendre le tableau de Mendeleiev à treize mois en vous faisant manger votre bouillie". Le père lui même, quoique à l'opposé, n'est pas un modèle de pédagogie. Bref le héros T.S Spivet se réfugie (?) rapidement dans les cartes et les diagrammes au pont de détourner son album de coloriage en refusant de sortir ses crayons de couleurs  : "j'avais noté toutes les mensurations des personnages et tracé leurs asymptotes".

Sa quête doit l'emmener " à l'est, à la capitale, chez notre président, dans un monde de diagramme de gloire et de fortune". Évidemment l'histoire sera un peu plus compliqué mais il aura quand même l'occasion de se faire un costume par un tailleur : " je lui ai demandé si je pouvais garder une copie des mes mensurations et il m'a dit bien sûr et mes les as écrites sur un bout de papier, à coté d'un petit croquis de mon corps; c'était l'une des choses les plus gentilles qu'on ait faites pour moi : une carte à main levée de mes dimensions".

Bref plus Serial Mapper tu meurs ;-°))

Cerise sur le gâteau il est rempli de marginalia avec plein de graphiques étonnants.

J'ai glané au fil de ce roman ces notations sur les cartes et leur production :

"j'avais appris que la représentation d'une chose n'était pas la chose représentée, mais que, d'une certaine manière, c'était justement cette dissonance qui en faisait tout l'intérêt : l'écart entre la carte et le monde réel nous laissait de l'espace pour respirer, faire le point et comprendre où nous trouvions."

(...)

"je savais, pour en avoir fait l'expérience en cartographie, que la meilleure solution est parfois, justement la plus simple et la plus ridicule."

(..)

"Je pourrai tracer le contour du Dakota du Nord et indiquer par un point l'emplacement de chaque Mcdonald's, et même mettre ce  dessin sur Internet, mais, à mes yeux, ce ne serait pas vraiment une carte : ce ne seraient que des points sur une page. Une carte ne se contente pas des situer : elle met au jour un sens, elle le formule, elle crée un pont entre l'ici et l'ailleurs, entre des idées disparates dont nous ne savions pas jusque-là qu'elles pouvaient avoir un lien. Faire cela, et le faire bien, est extrêmement difficile"

(...)

"je me suis dit que j'allais dessiner la carte de notre grange, parce que , même si je la connaissais bien elle me paraissait très lointaine, et c'était pour ça, en général, que je dessinais mes cartes : pour rendre le lointain plus proche, l'étrange  plus familier"

Il y a plein d'autres choses dans ce roman. la mise en boite du Smithsonian institute est vraiment une réussite.

Ce livre risque d'avoir un gros problème en France où l'on adore mettre les choses dans des cases. Pas uniquement roman pour la jeunesse malgré sa maquette, il risque de ne pas être remarqué par ceux qui en auraient le plus besoin à savoir les geeks 2.0 ;-°))

Personnellement je l'ai dévoré ce week end en moins de 2 jours même si c'est un pavé. Last but not least l'ouvrage me parait traduit de façon excellente.

Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur Reif Larsen (c'est son premier roman).  Quelqu'un peut-il nous en dire plus ?

 

 

 

 

 

Savoirs et réseaux chez les Aborigènes d'Australie

Spécialiste des Aborigènes australiens et en particulier des Cartes cognitives aborigènes (projection de la mémoire et du rêve dans l'espace) Barbara Glowczewski offre une livraison passionnante de l'émission Place de la Toile  (décidément Xavier de la Porte est fasciné par la cartographie !)

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Les passionnés de Deuleuze et Guatari et de leur rhizome y apprendront plein de choses (les autres aussi d'ailleurs)

12/04/2010

Présidence éclairée

En bonne américaine Roberta Faulhaber suit le site de la présidence US  et vient de mettre en exergue sur son blog un billet publié par Vivek Kundra (U.S. Chief Information Officer). Iintitulé getting outside the four walls of Washington ce billet est illustré par cette forte intéressante frise

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Pour des raisons évidentes de confidentialité elle est peut lisible mais Roberta explique qu'il s'agit de la facilitation graphique réalisé par David Sibbet (fondateur de The Grove et pionner de la démarche) lors d'une réunion au sommet (Mint.com, Mozilla, and Facebook, at IDEO Labs) organisé dans la Silicon valley pour aider le gouvernement à mieux servir les intérêts des américains.

Après la nomination de Tufte le gouvernement américains n'a peut être pas fini de nous étonner en matière de visualisation.