28/05/2010
Un(e) cartographe peut en cacher un(e) autreh
Il y a quelques jours j'étais de retour au pays des géomaticiens pour la deuxième édition du colloque de la lettre des SIG.
Objectif pour cette année : initiation à la carte heuristique dans le cadre d'une Master Class de 2 heures ! Heureusement mon compère Prosper Carlis avait en magasin un module de ce type et ce fut vraiment un plaisr pour moi de co-animer cette formation.
Je laisse la parole à Prosper pour un premier retour sur cette expérience :
" les compétences du public des cartographes de la géographie se révèlent comparables à celles d’un public de créatifs professionnels. Une fois comprises les règles de la carte heuristique, le public se lance sans frein et avec enthousiasme.
A l’occasion des rencontres SIG, les participants à notre atelier de carto de l’info ont fait preuve de pertinence par rapport à la moyenne des stagiaires que je peux rencontrer. Ils intègrent rapidement les règles de la carte heuristique.
En deux heures, dés la première carte, la moitié du groupe est capable d’insérer d’emblée des images, des icônes, des dessins dans la carte, ce qui est difficile lors d’une initiation. Tous utilisent facilement la couleur. Ils savent la manipuler et la répartir au mieux dans la carte. Pour nous formateurs, c’est un public idéal…"
La preuve en image (d'autres images ici) :
... et par le biais du témoignage de S.P l'une des stagiaires :
"Aujourd’hui la communication règne en maître et on se rend compte que le SIG n’est souvent que technique. Produire des données c’est bien, les valoriser, les mettre en scène, les rendre accessible c’est mieux !
On a donc besoin d’un nouveau profil : le cartographe-infographiste ! C’est ce que je suis devenue, bien que déplorant le clivage que le monde de la géomatique opère entre le géomaticien et le cartographe).
Pour moi, le « néo-cartographe » est un géomaticien, qui maîtrise les outils et les données, mais aussi un communicant qui sait mettre en scène les données et les rendre accessible.
Cette session m’a décomplexée face aux géomaticiens qui se disent « purs et durs » et qui cantonnent les cartographes à un vague rôle d’illustrateur.
J’ai réalisé que je n’avais pas à complexer face aux géomaticiens qui développent des applications, après tout c’est leur domaine, et surtout ce n’est pas le mien !
En sortant de la master class j’étais fière de faire de la communication, et surtout j’avais déjà en tête ma prochaine carte heuristique… ou comment résumer en une page un projet politique de territoire sur lequel nous travaillons depuis 3 ans !"
Une bien belle expérience donc ! Propser et moi nous sommes volontaire pour recommencer l'expérience l'année prochaine ;-°))
PS : restez à l'écoute dans un prochain billet je mettrai en ligne le Power Point que j'ai utilisé pour cette session : images étonnantes en vue !
22:31 | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer
26/05/2010
7 juin journée EFH Mapping-Experts
Merci de trouver ci dessous un communiqué de l' École Française de l'Heuristique :
2ème édition
Le 7 juin 2010
Assistez aux conférences et profitez des ateliers
au travers d'une journée riche en mise en relation...
C'est une occasion unique pour rencontrer ou retrouver des praticiens de la carte,
de découvrir l'outil, ou encore de se familiariser avec son utilisation...
Experts ou néophytes, cette journée est ouverte à tous...
Inscrivez-vous sans tarder car le nombre de places est limité !
21:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
21/05/2010
Big Facebook is watching you !
Le respect de la vie privée par Facebook est devenue la tarte à la crème du Web ces derniers mois.
Nous avons tous lu plusieurs articles ou billets sur le sujet. Nous sommes donc convaincus que Facebook exagère. Mais qu'elle est l'ampleur des dégâts ?
Matt McKeon développeur au Visual Communication Lab (IBM) vient à notre secours avec cette mis en scène impressionnante par son évidence. Voici la situation de départ pour les options par défaut au démarrage de Facebook en 2005 :
et voici où vous en êtes en avril 2010 si vous ne prenez pas la précaution de changer les options par défaut :
En détournant la "vielle" métaphore du radar et en prenant une série d'instantanés ( au nombre de 6 dans ce cas) lors des changements significatifs on donne enfin à voir simplement l'ampleur de la dérive.
Comme souvent lorsque la mise en scène est d'excellente qualité le dispositif est accompagné d'un billet circonstancié où les informations de bases qui ont servis à la mise en scène sont publiés avec un appel à commentaire.
En comparaison l'approche du New york Times beaucoup plus "inforgraphique" qui compare en autre le nombre de mot contenu dans les clauses de confidentialité Facebook avec celui de la constitution américaine (?) me parait beaucoup moins pertinente
et vous qu'en pensez vous ?
11:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
19/05/2010
Marge Simpson a-t-elle avalé un euro de travers
Marge Simpson a vraiment l'air d'avoir avalé un euro de travers sur ce détournement de Google Map
mais attention si Marge éternue la Grande Bretagne pourrait bien s'enrhumer...
PS : il y a des explications complémentaires sur Strange Maps mais cette carte me semble suffisamment explicite pour des lecteurs français ;-°)
22:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
04/05/2010
La cartographie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires
Certains billets s'écrivent tous seuls. Il suffit de laisser faire l'actualité !
Vous savez bien que la Grèce et les volcans islandais ne sont pas les seuls points chauds du monde. L' Afghanistan figure également en bonne place et constitue une vraie épine dans le pied pour l'occident (et pas seulement pour les américains).
Le web vient de s'enflammer à propos d'un article du New York Times intitulé : “Nous avons trouvé l’ennemi. Et c’est PowerPoint”.
On y retrouve les arguments classiques (haro sur les bullets points ...) depuis la publication à charge de l'ouvrage Cognitive Style of Power Point (2006) par Edward Tufte. On pourra cependant y faire une provision d' horror stories liées à l'utilisation de Power point par les militaires américains dans le cadre de la campagne en cours en Afghanistan.
Bizarrement Elisabeth Bumillrer illustre son article par la mise en scène suivante :
Cette carte réalisé par le PA Consulting Group (et pas seulement par des militaires) est supposé faire la synthèse de l'approche COIN (Counterinsurgency Strategy). Évidemment on n'est plus du tout dans le monde Power Point (l'article le reconnaît d'ailleurs) mais devant un très mauvais exemple de carte éditoriale. L'effet spaghetti saute aux yeux et la projection de ce document a été accueilli par un éclat de rire général.
Il est évidemment tentant d'en déduire l'échec inéluctable de l'intervention US en Afghanistan. Il est hors de propos de statuer sur cette assertion dans le cadre de ce blog mais en tout état de cause cette carte a un gros un souci de "framing" comme disent les américians. Le soucis de tenir compte (enfin !) des interactions et de la complexité du monde a abouti à un gigantesque plat de spaghetti. Faute d'une anlyse et d'une méthodologie suffisante le "plat de lasagne" sous jacent n'a pas pu émerger.
D'autres étudiants en Sciences Politique à Postdam se sont confrontés au problème de manière beaucoup plus pertinente et élégante. Cela commence avec un peu de pragmatisme
"Please notice that or goal was never to display the full consequences in every detail because in such a complex process and especially when you try to make future predictions this is never possible. But we do give an overview about the main problematics and its complexity."
L'exercice me semble très réussis grâce à l'utilisation très originale et pourtant assez évidente du concept de gare de triage
En matière de cartographie de l'information une petite équipe créative peut être plus pertinente qu'un régiment de consultant grassement payé !
Je laisserai (provisoirement ;-°)) le mot de la fin à Xavier de la Porte dont la chronique hebdomadaire qu'il tient dans son l'émission Place de la Toile (France Culture) est maintenant reproduite dans internet Actu :
"Une pensée PowerPoint n’est sans doute pas ce à quoi on puisse rêver de mieux. Mais on peut se poser la question avec d’autres formes de pensée qui sont actuellement produites par les réseaux. Et à la cartographie en particulier. Le Web permet de cartographier : cartographier les avions en train de voler, cartographier les flux, cartographier les controverses, cartographier les concepts. Tout le monde cartographie tout. C’est beau, c’est assez exaltant. Mais il serait intéressant de réfléchir à ce que produit une pensée qui spatialise à ce point." (1)
Comme dirait mes collègues belges : il y a une sacrée pierre à casser là ! Au boulot !
(1) c'est moi qui souligne
22:37 | Lien permanent | Commentaires (6) | Imprimer