Les spaghetti c'est bon dans l'assiette… mais à éviter dans les cartes (15/10/2006)
Comme promis, je reviens sur les discussions provoquées par ma carte CV (Cf. les commentaires) et son apparent manque de liens.
Pour illustrer mon propos je m'appuierai sur le récit d'une expérience pédagogique menée dans une université belge (1) sur l'utilisation des Concepts Maps dans un cours sur l'évolution.
En apparence pour les auteurs tout est simple: aux cartes de type chardon (censées réfleter les connaissances cloisonées) succédent les cartes réseau. Voici la première carte élaborée par un étudiant lors d'un premier tests :
Voici la carte conceptuelle élaborée par le même étudiant pour un deuxiéme test :
"Néanmoins, encore trop peu de liens ont été, aux yeux des enseignants, réalisés par les étudiants entre les branches des différentes arborescences de la carte, ce qui les incitera à davantage mettre l’accent sur les nombreuses relations que chaque thématique peut entretenir avec les autres termes et in fine sur les aspects transdisciplinaires du concept d’évolution."
Nos auteurs ne seraient-ils pas en train de confondre le complexe et le compliqué, la carte et le territoire ?
Si l'on prend le mot-clé milieu, on constate que ce concept est relié à Darwiin, pression et à évolution (cœur de la map). De plus environnement est, lui aussi, relié à Darwin mais de l'autre côté.
Bref la carte mentale (la vraie, celle qui est dans son cerveau) de notre étudiant paraît encore bien confuse. Il me semble que l'expérience pédagogique s'est arrêtée à mi-chemin. Imaginions que nous demandions à notre étudiant de remettre un peu d'ordre dans tout cela :
Eh oui nos chardons sont revenus ! La transdisciplinarité est-elle pour autant absente de cette dernière carte ? Le contenu est-il simpliste par rapport à la deuxième carte ?
Prenez 5 minutes pour faire l'expérience vous-même : dessinez votre propre carte à partir de la deuxième carte "réseau" en conservant que les liens principaux.
Ça y est, c'est fait ? Vous avez probablement abouti à une autre carte que la mienne mais, et c'est le plus important, en "simplifiant" vous avez organisé vos connaissances en faisant des choix.
Si vous reprenez votre carte d'ici un jour ou deux vous constaterez que l'utilisation d'une métaphore graphique de type rayonnant permet de lire et de mémoriser la carte bien au delà des liens figurant sur le graphique. On est donc loin des "connaissances cloisonées".
(1) merci à Jean-Luc Deladrière pour ce lien
22:34 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carte heuristique | Imprimer
Commentaires
En effet, pas question de dire que les cartes heuristiques ne produisent que du contenu simple et cloisonné. Pour question non plus de dire que les cartes de concepts sont un foulli enextricable. L'expérience du cartographe est importante dans les deux méthoides mais plus encore dans le cas des cartes de concepts car on peut assez vite avoir tendance à tout vouloir relier. C'est un piège, car il faut savoir DISCERNER pour RELIER.
Je suis en tout cas d'accord pour dire qu'il est plus diffcile et plus long de faire une carte de concepts qu'une carte heuristique.
Il est aussi bien entendu que l'exemple choisi ci-dessus ne valorise pas vraiment les cartes conceptuelles. Ce qui manque cruellement à mon sens dans les cartes de concepts présentées, ce sont par exemple des noms sur les liens pour préciser la sémantique.
Je pense que les deux méthodes sont complémentaires et qu'elles ne correspondent pas tout à fait aux mêmes usages.
Je suis de mon côté en train de rédiger une note à propos des différences entre ces deux types de cartographie. Je vous en fairait part par lien trackback lorsqu'elle sera publiée.
Écrit par : Christophe | 17/10/2006
PS : je voulais également préciser qu'à mon sens, la première carte présentée est plutôt un carte heuristique qu'une carte de concepts.
PS 2 : la deuxième carte signifie peut-être aussi que l'étudiant n'a pas bien compris son cours...
Écrit par : Christophe | 17/10/2006
Cristophe,
Désolé si j'ai pu laisser penser que l'on pouvait réduire les Concepts Maps à ce qu'expose cet arcticle.
Nous sommes d'accord sur le fait que l'étudiant n'a pas bien compris le cours ... mais ce ne semble pas être l'avis de l'équipe pédagogique.
Peut être que l'outil, même cartographique, ne fait pas forcément le pédagogue ...
Ceci dit restons modeste nous n'étions pas dans la salle de clase
Écrit par : Serial Mapper | 17/10/2006