#JeSuisCharlie Mieux en parler à l'école grâce au visuel ! (15/01/2015)
J’ai découvert ce tweet sur le site d’une émission de France Culture sur comment parler de la tuerie de Charlie Hebdo au collége et lycée.
Il était un peu caché au milieu d’une collection de tweet mis en ligne par le ministère de l’éducation nationale et repris par le site de cette radio.
L'évidence et la pertinence de ce tableau m’ont cependant sautées aux yeux et j’ai voulu en savoir plus sur cette initiative.
J’ai donc contacté son auteur Marie Bastie pour une interview minute.
Marie est enseignante spécialisée en primaire (maitresse E dans le jargon) dans la région parisienne. Son rôle consiste à s’occuper d’élèves en difficultés en dehors de la classe en les prenant en solo ou en tout petit groupe. Elle n’a donc pas de classe attitrée.
Il lui arrive cependant de remplacer des collègues.
Marie a donc fait classe le jeudi 8 janvier (le lendemain de l’attentat contre Charlie) devant une classe de CM2 qu’elle connaissait.
Je lui laisse la parole pour raconter la construction de ce tableau.
« J’ai l’habitude de commencer ma classe avec une séquence « quoi de neuf » un temps de parole où chacun peut raconter ce qu’il souhaite. Un premier élève lève le doigt et dit « ils ont tués Charlie ». A ma question « Qui est Charlie » j’obtient la réponse « c’est un monsieur ».
Je sentais qu’il était important de démarrer avec ce sujet mais je suis tout de suite au pied du mur : je dois les aider à clarifier tout ça et à rectifier les idées fausses.
Je commence à écrire au tableau. Je n’ai aucune idée de ce qui va suivre. Comme tout le monde je suis dans l’urgence et sous le choc je n’ai pas eu le temps de préparer cette séquence.
La carte mentale s’est imposée d’elle même pour compléter le tableau. J’ai animé les questions et le débat avec cet outil. J’ai tout de suite perçu que la classe (qui ne connaissait pas cet outil) était à l’aise. Je voyais les yeux de mes élèves qui balayaient le tableau. Je bénéficiai de toute leur attention. Moi ça me permettait de garder le fil.
Nous avons pu nous mettre d’accord et surtout enrichir notre carte avec les ajouts.
Cette carte m’a permis de garder une trace de ces échanges pour les élèves, pour la maitresse titulaire et pour moi »
N’hésitez pas à regarder de près ce tableau (cliquez dans l'image) . Découvrez chaque mot clé et l’importance des flèches. L’horloge indique 9 H 40. Quel résultat aurait-on obtenu avec un débat classique d’une heure sans support ? Qu’en auraient retenu les élèves ?
Pour prolonger la réflexion regardez également l'interview d'Anne Angles prof à Créteil et qui a servi de modèle pour le film Les Héritiers où elle était incarnée par Ariane Ascaride
émission du 14/01 à partir de 14 :00
Ca me donne une idée. Les « zexperts » (vous savez ces commentateurs qui s’instruisent en s’écoutant parler) ont été un peu mis de coté par la Bande à Charlie et les interventions de la "société civile" ... mais ils reviennent à grands pas.
Je ne suis pas sûr qu’ils nous aident vraiment à grandir en tant que citoyen.
Et si l’on mettait des facilitateurs graphiques dans les talks show TV pour permettre à chacun de mieux réfléchir grâce à une carto en live des débats ? Si vous connaissez des gens de C’est dans l’Air (entre autre) vous pouvez leur souffler l’idée !
18:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer