Biblio: Séquence Power Point / Pierre-Yves Debliquy (18/09/2011)
Pierre-Yves Debliquy est un excellent présentateur et également un praticien de la carte heuristique y compris dans ses activités de formation. Il exerce à Bruxelles en compagnie de Christian Vanden Berghen. ils animent tous les 2 l'excellent blog Brainsfeed que vous connaissez sans doute.
L'ouvrage dédié à PowerPoint est un texte relativement court, mais enrichi de la riche expérience et de la maturité de l'auteur.
Nous savons tous que l'on confie trop de missions à ce logiciel, le travers le plus courant étant de tomber dans le slidement (slide transformé en document, néologisme de Garr Reynolds).
Devant ces slides trop verbeuses, Pierre-Yves souligne qu'il est très difficile d'écouter et de lire en même temps car ce sont les mêmes zones du cerveau qui sont actives. Voilà donc un raison supplémentaire d'utiliser des dispositifs visuels car dans ce cas ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui sont actives.
Nous savons tous que les "bullets points" sont une horreur, mais il semble bien difficile de s'en passer. Deux rappels de l'auteur pourront nous y aider
1) Les "bullets points" sont l'équivalent du langage SMS
2) leur popularité vient tout simplement des "templates" fournis par Microsoft lors des débuts du logiciel.
Bref ils ne peuvent pas constituer l'ossature d'une présentation digne de ce nom.
Cependant mettre du visuel dans les slides ne suffit pas: il faut également recourir à des alternatives à Power Point par exemple via l'utilisation des tableaux (flip chart), de saynète, d'écran noir (ou blanc suivant la domine suivant la dominante des fonds de diapositives) pour donner une respiration à son intervention.
Le stress n'est pas oublié avec le rappel que le public est a priori (et a posteriori) bienveillant et qu'il n'a pas de point de comparaison. Si vous oubliez vos arguments en route, il ne s'en apercevra pas. Même les meilleurs orateurs "oublient" des éléments en cours de route.
Attention cependant le stress est nécessaire son absence est souvent synonyme de manque d'implication et donc d'un échec assuré. Pour le maîtriser, la meilleure solution demeure la répétition. Le stade ultime de la maîtrise est le moment où on arrive à inventer ses phrases au moment où on lui dit. Cela vous paraît inaccessible ? N'oubliez pas qu'il est assez facile et finalement très naturel d'improviser devant un dispositif graphique pour peu que l'on le connaisse bien.
Il faut bien entendu pratiquer le story telling mais attention il faut inventer DES histoires et non pas raconter SON histoire. La tentation est grande (tous les débutants y succombent) de s'étendre sur l'intérêt que nous aurons pris à traiter le sujet alors que nos auditeurs ont besoin de conclusions. L'auteur illustre ce principe à l'aide de l'exemple suivant : au lieu de présenter bêtement une analyse SWOT avec ses 4 carrés, mettez en scène directement les conclusions. Votre audience vous saura gré de ne pas réentendre pour la énième fois les principes qui sous-tendent ce type d'analyse. Pour Pierre-Yves l'art de l' ELIPSE est une qualité fondamentale d'un bon présentateur.
Dans la dernière partie de l'ouvrage, l'auteur propose une série de fiches de façon à disposer d'un pense-bête de la présentation sur une seule page. Ces éléments-clés reprennent l'accrochent, la conclusion, le message clé, l'ennemi qui ont été amplement développés dans les pages précédentes.
Les dernières pages renferment une pépite sous la forme de 2 versions d'une même présentation : l'une de style MBA remplie de "bullets points" ,l'autre aérée et visuelles composée suivant les nouveaux principes de l'utilisation de Power Point. Un Must !
Une dernière chose : il ne faut pas vouloir tout dire Les annexes sont faites pour ça
Au final c'est l'ouvrage clair et synthétique que j'aurai bien aimé lire lorsque j'ai commencé mes interventions en tant que conférencier ... Cela m'aurait évité certains déboires ;-°))
Nota bene : comme d'habitude dans ce genre de circonstance je précise que j'ai reçu cet ouvrage en service de presse et que je connais bien son auteur.
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