16/02/2015
Images et religions : c'est compliqué mais ça s'est (souvent) terminé dans le sang
Jean Noel Jeanneney a invité ce samedi Patrick Boucheron sur France Culture pour une magnifique leçon d'histoire sur les rapports vraiment tortueux qu'ont entretenu les religions monothéistes avec les images.
Qui a dit que Mahomet ne devait pas être représenté ? Pas le Coran en tout cas (à la différence de Dieu lui même). Les Chrétiens ne sont pas en reste avec leurs guerres internes et les massacres associés. Les premiers temples juifs étaient remplis de représentation divine ...
J'en profite pour adresser une pensée émue pour les iconodules (l'inverse des iconoclastes) passés, présents et à venir (1) !
" Je vous propose, ce matin, la deuxième émission destinée à mettre en perspective les événements dramatiques qui ont secoué notre France au mois de janvier dernier. Il va s’agir aujourd’hui de considérer la complexité des relations que les grandes religions monothéistes ont entretenues, au long des siècles, avec les images, quant à l’expression de la foi et au service du culte. On n’a guère cessé, dans cette longue durée, de débattre du statut des représentations de la divinité, des saints et des prophètes. Et d’en débattre avec, très souvent, une violence morale et physique dont on ne mesure pas toujours de nos jours l’intensité, parmi, à diverses reprises, le flot de sang versé. On aurait bien tort de croire que le développement formidable des moyens contemporains de communication électronique, reproduisant les images à l’infini, images honorées ou détestées, que cet essor aurait suscité tout autour de la planète des comportements de révolte ou d’adhésion dont les débordements seraient inédits. Promptitude neuve de la circulation des représentations iconiques, certes : mais à coups sûr intensité très ancienne des passions que celles-ci provoquent. Et pour en parler je n’imagine guère d’invité plus qualifié que Patrick Boucheron. Non seulement c’est une des plus belles plumes de sa génération d’historiens, talent rare qui donne à ses écrits un éclat hors de pair, mais il n’a pas cessé de réfléchir, au premier chef à partir de la peinture de la Renaissance, mais aussi bien plus largement au rapport très complexe de la peinture et du dessin avec les pouvoirs politiques et spirituels d’une époque. Jean-Noël Jeanneney"
(1) sous réserve qu'ils soient raisonnables il y a aussi des intégristes des images
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